Papa, maman.
Je vous parle ici, de Nice. 
Oui je suis encore en vie, je suis encore là.
Je me suis réveillée ce soir, je me souviens seulement de quelques détails.
Je suis assise, au milieu de la foule... La foule inerte. 
Je me demande ce qu'il se passe, je commence à paniquer. 
Comment dire, j'me rend compte que je suis couverte de sang. Remplie.
Mais je n'ai mal nul part. j'en conclus donc que ce n'est pas le mien. 
j'examine les gens alongés autour de moi, tous inertes. 
Maman, pourquoi ne bougent-ils pas? 
Papa, pourquoi tu es allongé là, à côté de moi, et pourquoi tu bouge pas, papa?
Mais dites moi quelque chose!
Je vous secoue dans tous les sens, et je me met à hurler.
A votre avis, que ressent-on quand, en une fraction de seconde, on perd tout ce qu'on avait?
Quand on perd tout ce qu'il nous était le plus cher dans ce monde?
Ses amis, sa famille? Hein dit maman, sais-tu le sentiment qui nous envahi quand on se rend compte que vous ne vous tapez pas une petite sieste, mais bien que vous êtes morts? Tous?
Maman, j'ai si peur.
Rien, mais je dis bien rien, ne sera plus jamais comme avant.
Je prend ensuite un peu de temps pour me calmer, reprendre mes esprits.
Et je décide de me lever. De grandir, de me tirer vers le haut.
Parce que papa, maman, j'ai décidé quelque chose.
Je vais vivre pour vous.
Si vous n'avez pas été épargnés, moi je l'ai été, et je vais vivre pour vous, et à travers moi vous vivrez.
Ceci papa, maman, n'est pas un dernier adieu, c'est une nouvelle porte, une porte vers une vie différente, et je ne vous en veut pas papa, maman, d'être partis maintenant. 
Car je sais que quoiqu'il arrive, quoique l'avenir nous réserve, vous serez toujours avec moi.
Pray For Nice.
Ceci est un texte personnel. Non je n'ai pas perdu ma famille, ni mes amis, personne de mon entourage n'a été touché, je ne connais même pas cette ville et je n'y ai jamais mis un pied. Mais j'avais envie d'écrire quelque chose. Ca ne changera rien à ce qu'il s'est passé, mais ça témoigne ma compassion, mon point de vue face à tout ça. Et certes cet attentat ne fut presque que du négatif pour les familles touchées, et il est dur de positiver, je dirais même impossible. Mais ceux qui sont encore en vie, ayez la force, le courage de continuer sans ceux qui sont partis. Car c'est ce qu'ils veulent, que vous vous battiez. 

Et ceux qui ont fais cet attentat, c'est ce qu'ils ne veulent pas. Eux, ils ne veulent qu'une chose, que vous creviez de tristesse. Ne leur donnez pas ce bonheur. Battez vous. Et je vous le promet, les gens qui sont partis restent toujours auprès de vous d'une certaine façon. 
Sachez que nous sommes TOUS avec vous.