L’éclat d’une petite parle de verre d’un bleu translucide perce mon œil, et je la’e redécouvre ; une vague de joie me saisit le cœur. La petite perle clignote au soleil contre sa peau brune, et se cogne aux autre perles qui entourent son cou. Iel m’attends droite comme un sergent, le menton en l’air, l’air noble.
« J’ai enfin trouvé l’édition que je cherchais » me dit-iel, rayonnant’e, accoudé’e au bar. L’endroit est perdu, un peu vide, mal éclairé. Iel boit un cocktail (probablement le plus cher de la carte), rose avec une ombrelle dedans. Malgré la semi-obscurité, ses paupières brillent comme des boules à facettes.
Iel m’entraîne toujours plus loin dans la ville, à la recherche d’un endroit chic où prendre un verre, ou d’une boite cachée dans une ruelle glaugue. De jour iel revêt un autre visage, et je m’amuse à suivre ses hautes chaussettes rouges dans des boutiques minuscules et encombrées jusqu’au plafond, qui sentent le vieux papier et qui sont tenues par de petites personnes aux cheveux blancs qui la’e saluent chaleureusement.
Iel porte encore de fausses perles, des jupes immenses et des strass. Iel a l’air de jouer avec les autres, les inconnu’es qui la regarde. En fait, iel leur crache métaphoriquement à la gueule.
Iel m’appelle à 16h, rendez-vous à 19, sorti’es à 21. Rentré’es on ne sait quand. Allé’es au Voulez-vous et après on ne sait pas. Marché’es dans les rues qui quadrillent les Archives.
C’est toujours le même quartier, iel a ses habitudes. Assis’es sur des caisses à l’étage d’un restau’ minuscule, ses grandes jambes repliées haut vers sa poitrine, iel lance sa main dédaigneusement au rythme d’une démonstration passionné.
Je ne l’ai vu pleurer qu’un fois, au sortir d’un théâtre, il n’y avait que nous. Personne d’autre au monde n’avait compris, alors j’ai pleuré aussi. On a pleuré longtemps, dans les bras l’una de l’autre. C’est la seule fois.